Qui est Julie Dachez, en deux mots ?

Je suis Dr en psychologie sociale, vulgarisatrice scientifique et autrice. J'ai travaillé quelques années en tant qu'enseignante chercheuse puis j'ai quitté le monde académique pour me consacrer à un travail d'indépendante, à la croisée de la vulgarisation, du militantisme et de la création. Je suis l’autrice de La différence invisible, de Dans ta bulle et du livre autoédité L'autisme autrement. Je propose aussi des formations en ligne sur l'autisme et des conférences sur l’autisme, ainsi qu'un podcast sur les thérapies psychédéliques. Mes projets mêlent toujours savoirs expérientiels et rigueur scientifique, en adoptant une posture féministe et alignée avec la neurodiversité. En ce moment je collabore avec Glénat et l'illustratrice Mademoiselle Caroline (eh oui, le duo s'est reformé pour un nouveau roman graphique !), et avec Albin Michel sur un livre sur la spiritualité et la santé mentale.

Vous l'aurez compris, mon dada c'est la transmission, en explorant différents formats et sujets !

Qui est Julie Dachez, en (bien) plus de deux mots ?

Une éducation entre la France et l’Espagne : la richesse de la double culture.

L’un des aspects qui a contribué à façonner mon identité est ma double culture. J’ai eu la chance de grandir entre la France et l’Espagne. Plus précisément, la Catalogne. Toute ma famille, du côté maternel, est catalane. Ma grand-mère, qui a presque un siècle, vit chez elle, à Tarragona et est en pleine forme malgré son grand âge ! Je suppose que notre famille a de bons gènes. Mon oncle est un romancier et poète de renom qui écrit exclusivement en catalan. Cette fibre littéraire est de famille, et nous sommes toustes très attaché·es à nos racines. 
J’en parle rarement, car pour moi c’est un trésor sur lequel je veille avec un soin jaloux. C’est ma bulle privée, intime et précieuse…

Dans tous les cas, naviguer entre ces deux cultures m’a appris à jongler entre différents arts de vivre, à m’adapter et a éveillé mon intérêt pour les langues étrangères. J’ai appris à parler espagnol et catalan très jeune. D'ailleurs, ma première phrase en catalan fut « Un got d’aigua, si us plau ! », lors d’un repas de famille. Une phrase utile en toutes circonstances car elle veut dire « Un verre d’eau, s’il vous plaît ! ». 
 
J’aime aussi l’anglais, que je comprends à la perfection grâce à la puissance du binge watching de séries en V.O. C’est toujours une grande fierté d’échanger avec des anglophones et je pense avoir aujourd’hui plus de vocabulaire en anglais qu’en espagnol… Shame on me
Une scolarité tranquille… qui se complique à l’adolescence.

Jusqu’au collège, ma scolarité s’est bien passée. Il me semble qu’avant l’adolescence, il y a toujours un intermédiaire entre soi et l’autre : le jeu. Les cartes Pokémon, les billes, l’élastique, etc. servent de filet à l’interaction.
 
À l’entrée au collège, ce médium tend à disparaître et il faut parler pour raconter sa vie et créer du lien. C’est précisément ce qui est compliqué pour une personne autiste, qui communique principalement pour délivrer de l’information factuelle. Disons que c’est l’analyse, a posteriori, que je fais de cette période et qui explique pourquoi je me suis retrouvée en grande difficulté.
 
Je me rappelle mon entrée au collège comme si c’était hier. J’étais dans une angoisse insoutenable et j’attendais, la boule au ventre, qu’une enseignante m’appelle pour m’orienter vers ma classe. J’observais mes camarades rejoindre leur salle les uns après les autres. Je me souviens parfaitement avoir la certitude qu’à partir de maintenant, plus rien ne serait comme avant.  
 
C’est le diagnostic qui me permet aujourd’hui de relire ma vie avec une nouvelle grille de lecture, et de comprendre pourquoi la période du collège et du lycée a été si difficile. Dès la sixième, il y a beaucoup d’implicites qui se mettent en place : des codes vestimentaires, un jargon particulier, des jeux de séduction (et qu'y a-t-il de plus implicite que la séduction, je vous le demande ?). Le tout associé à ce besoin impérieux de sociabiliser, pour le plaisir. J’étais perdue. 
 
Par chance, ma meilleure amie faisait office de paravent entre moi et les autres. Grâce à elle, j’ai quand même réussi à me faire quelques ami.es en traversant cette période. Mais je sentais bien que je n’avais pas les codes. 
 
J’essayais de résoudre le problème en observant les autres. Je me souviens de cette fille en particulier, qui avait un succès incroyable auprès de la jeune gent masculine. J’étais fascinée par sa gestuelle savamment étudiée. Ses gestes étaient doux et gracieux, sa voix posée, son regard timide… Je la revois replacer sa mèche derrière l’oreille, tout en jetant un coup d’œil à son prétendant (Game over, mon pote !). Avec les filles, c’était l’opposé ! Elle riait à gorge déployée et ses gestes étaient beaucoup plus désordonnés. J’ai appris tellement de choses en l’observant… À mon grand désespoir, j'avais beau replacer ma mèche derrière l'oreille, je faisais un flop systématique. Dans l’ensemble, on peut dire que j’ai pris tellement de râteaux que j’aurais pu ouvrir une jardinerie. 
 
À tout cela s’est ajouté le stress de l’orientation. Je peinais déjà tellement à survivre dans cet environnement, que me projeter dans un métier relevait de la science-fiction. J’ai détesté ces années. 
Des études avec une réussite à la clef, avant de changer de trajectoire 

Après avoir obtenu mon bac, je suis tombée en dépression sévère. Du genre de celles où l’on se dit que la vie serait mieux sans soi. J’avais réussi tous les concours d’écoles de commerce et j’ai finalement décidé de n’en intégrer aucune. Je me suis donc inscrite à la fac. Deux mois plus tard, j’ai abandonné la fac. J’étais épuisée. Rien n’avait de sens et étudier dans ces conditions était au-delà de mes forces. L’année de mes 18 ans s’est donc transformée en sabbat, ne faisant rien de plus qu’aller chez mon psychiatre toutes les semaines. Donc en plus d’aller mal, moi, l’étudiante parfaite dont l’identité dépendait de la réussite scolaire, j’étais en échec. Ce psychiatre m’a beaucoup aidée et c’est grâce à lui que j’ai retrouvé l’énergie nécessaire pour me projeter dans l’avenir. J’ai repassé les concours d’écoles de commerce et intégré Kedge Marseille, qui m’a permis de passer deux ans à Valencia, en Espagne. Ainsi, j’ai obtenu un double diplôme franco-espagnol. Mais alors, pourquoi une école de commerce, me direz-vous ? Très bonne question : c’était un non-choix. Je ne savais pas ce que je voulais faire et mes résultats scolaires combinés à mon milieu social ont prédéterminé cette voie. 
 
Quitte à me lancer dans un non-projet, autant le faire jusqu’au bout ! C’est ainsi que j’ai ensuite intégré la prestigieuse ESCP, vers un master en Ressources humaines. L’une des trois meilleures écoles de commerce en France. J’en rêvais. J’y ai appris beaucoup mais socialement, ce fut difficile. Au sein de ma promotion, j’étais proche d’à peine deux ou trois personnes. Au mieux, les autres m’ignoraient, au pire, ils me dénigraient. La dépression est revenue en force ! 👋🏻 Hello, team dépression chronique 😘. Je dormais très mal et je n’arrivais plus à me rendre en cours. La légende raconte qu’un camarade de classe doutait ouvertement de ma souffrance et me traitait de feignasse. J’espère de tout mon cœur que son régime alimentaire à base de clous rouillés lui a réussi. 

Cahin-caha, j’ai obtenu mon diplôme. S’en sont suivies quelques années à Nantes, dans le privé… Finalement, j’ai repris mes études post-diagnostic à 28 ans, pour faire une thèse en psychologie sociale sur l’autisme. Une expérience aussi riche qu’éprouvante que je raconte dans mon essai Dans ta bulle ! sorti aux éditions Marabout en 2018 (préfacé par Josef Schovanec). 

Comme beaucoup d’autistes, mon parcours n’est pas linéaire. J’ai fait au mieux avec une santé mentale fragile et une absence totale de réponses jusqu’à mes 27 ans, ainsi qu’une tendance à me lasser très vite… J’aime apprendre, découvrir de nouvelles activités et me lancer dans de nouveaux projets. Si bien que je n’ai aucune idée de ce à quoi ressemblera ma vie dans 10 ans ! Je n’exclus donc pas de me reconvertir dans la création de pièces montées en paris-brest. 

L’omniprésence des animaux de compagnie : un pilier de mon quotidien. 

Les animaux font intégralement partie de ma vie. J’ai adopté mon premier chat à 22 ans : Misti m’a accompagnée pendant 13 années. J’ai eu la chance de partager ma vie avec plusieurs félins et des chiens. J’ai parfois l’impression de mieux les comprendre que mes congénères : leur communication est limpide si on les laisse nous apprendre à décoder leur langage corporel. Aujourd’hui, je vis avec Cayrane, 12 ans. En bon lévrier, il a toujours l’air déprimé. Et il mange aussi tous les cacas qu'il trouve sur son chemin, mais c'est une autre histoire.

Des goûts, une couleur et un amour immodéré pour la musique nulle

Un aveu parfaitement assumé : j’aime la musique nulle ! Pour vous donner une idée, j’écoute Fun Radio et Radio FG sans la moindre ironie, à fond dans ma voiture, les fenêtres baissées. La musique la plus nulle qui soit, celle qui fait saigner les oreilles, c’est mon truc. Les hits de l’été, c’est ma came. Dans une autre vie, j’aurais voulu être DJ. Vraiment, j’aurais adoré ce métier. Je ferais danser la foule en provoquant une hystérie joyeuse et je pourrais passer de la musique nulle pendant des heures, en étant rémunérée : quel bonheur ! Si j’ai des suggestions à vous soumettre, voici quelques chansons que vous pouvez écouter en pensant à moi :  

  • Roses, Imanbek Remix
  • La fama, Rosalia feat. The Weeknd 
  • Secrets, Regard x Raye
Ne me remerciez pas. 
 
Mon film préféré c’est « Little Miss Sunshine ». J’ai dû le voir un trillion de fois. Il m’a fait rire, pleurer, réfléchir… Je le trouve à la fois doux et juste. Dans un autre registre, « Matrix » aura été ma première émotion cinématographique et j’en garde un souvenir impérissable. 
 
Un livre qui m’a beaucoup marquée récemment, c’est Qui a tué mon père d’Édouard Louis. Il m’a littéralement prise à la gorge. D’ailleurs, j’adore la littérature romancée, surtout quand son auteur injecte une part d’analyse sociologique et fait le lien entre la petite et la grande histoire. Dans la même veine, j’ai adoré L’évènement d’Annie Ernaux et Retour à Reims de Didier Eribon. C’est un genre dont je raffole et je suis ouverte à toutes vos suggestions !
 
Et puis j’aime manger. Par amour et par respect pour les animaux, j’ai été longtemps végétarienne. Malheureusement, j’ai un SSI (pour Syndrome de l’Intestin Irritable) : ce diagnostic claqué au sol que les médecins posent quand toutes les autres possibilités ont été écartées. Le SSI s’est aggravé, je ne digère plus les légumineuses et j’ai dû réintroduire du poisson dans mon alimentation. Tout ça pour dire que j’ai un régime peu diversifié, en plus de détester cuisiner. Je m’oblige à manger équilibré et frais. Un de mes plus grands plaisirs de la vie est de manger au restaurant ! J’y vais donc assez souvent. 
 
Ma couleur préférée est le bleu Majorelle. Elle est bien représentée sur ce site. 
Une anecdote de mon enfance : quand un inconnu dépose des fleurs sur votre palier.

Petite, j’étais la sagesse incarnée. Je jouais dans mon coin, j’entretenais des conversations passionnantes avec mes peluches, je vivais ma vie calmement. Vers 7, 8 ans, j’ai eu un comportement qui a beaucoup amusé mes parents et dont ils parlent encore assez souvent. 
 
Tandis que ma mère était partie promener notre feu chien Sandby, elle m’avait répété les recommandations habituelles en son absence : « Ne décroche pas le téléphone. N’ouvre pas si quelqu’un sonne, même si c’est un voisin et surtout si la personne te dit qu’elle me connait ». Peu de temps après son départ, la porte a sonné. Je me suis approchée prudemment pour demander : 
 
« — C’est qui ? »
« — C’est le fleuriste ! »
J’étais embêtée. Je ne savais pas quoi faire si le fleuriste sonnait à la porte. Maman n’avait pas donné de recommandation en cas de fleuriste. Je lui ai donc expliqué que je n’avais pas droit d’ouvrir la porte en l’absence de Maman. Il m’a répondu : 
« — D’accord, alors je laisse les fleurs sur le palier, je m’en vais ! Mais il faut vite les mettre dans l’eau, sinon elles vont faner ! ». Entendu, mon capitaine. Après m’être assurée qu’il était bel et bien parti, j’ai ouvert la porte en vitesse, j’ai saisi le bouquet et entrepris de trouver une solution pour assurer sa survie. Maman est rentrée un quart d’heure plus tard et a trouvé un énorme vase en cristal rempli d’eau avec les fleurs, sur la console de l’entrée. 
Donc moi, un petit bout de rien du tout, je suis allée chercher le vase, je l’ai porté jusqu’à la baignoire, je l’ai rempli et ramené dans l'entrée pour le poser sur la console sans en renverser une goutte. Mes parents ont toujours ce vase : il pèse une tonne. Je me souviens que je ne pouvais pas faire plus de deux ou trois pas, sans le reposer. 
En revanche, je ne sais pas du tout comment j’ai réussi l’exploit de le poser sur la console. J’imagine que si le fleuriste avait précisé « dans l’heure qui vient », je n’aurais pas pris cette mission autant à cœur. Mais avec ma grille de lecture littérale de la situation, la nécessité de les hydrater immédiatement n’était pas négociable. L’anecdote ne s’arrête pourtant pas à cette prouesse physique…

 Adulte, je l’ai racontée à un psychiatre qui s’est empressé d’y voir une volonté de ma part de sauver le couple de mes parents. 
 
« — Le bouquet représentait l’amour que votre père porte à votre mère et en allant chercher ce vase, vous contribuiez à soutenir l’amour conjugal. »
 
La psychanalyse ne cessera jamais de me faire rêver (non). 
Du blog de Super Pépette à la formation Julie’s Academy

Voilà maintenant plus de 10 ans que je travaille sur l’autisme à l’âge adulte, portée par un large public et de nombreux·ses professionnel·les. Mon travail a été soutenu dès le début de ma notoriété sur le web par les personnes autistes ou en questionnement… Mais tout ne s’est pas fait en un jour ! Aujourd’hui, je me positionne de plus en plus comme indépendante pour créer des formations pour particuliers et professionnels. Les formules pédagogiques de Julie’s Academy sont vouées à apporter à tous et à toutes un regard novateur et contemporain sur l’autisme et je vais vous raconter comment tout cela est né. Il va sans dire que l’autisme et l’intersectionnalité sont restés au cœur de mes projets.
Super Pépette, l’autrice d’emoiemoietmoi et la chaîne YouTube Julie Dachez

J’ai été diagnostiquée autiste dite « Asperger » à 27 ans. Depuis, je n’ai eu de cesse de développer mes connaissances sur l’autisme, en particulier en lien avec l'emploi, et le genre (femmes autistes, autistes trans).
 
D’abord connue pour mes récits sur le blog emoiemoietmoi sous le pseudonyme de Super Pépette, condensé de réflexions personnelles sur l’autisme et mon rapport au monde… J’ai commencé à diffuser des vidéos sur les caractéristiques spécifiques de cette différence, à l’époque, très mal connue. En particulier chez les femmes autistes, encore sous diagnostiquées aujourd’hui. 
À ma grande surprise, ces récits et vidéos maison ont tellement fait écho auprès de personnes autistes qui avaient du mal à s’affirmer… que je ne pouvais pas m’arrêter là ! Certaines sont devenues virales et c’est ainsi qu’est née ma chaîne YouTube qui compte aujourd’hui plus de 16 000 abonnés. Encouragée par les retours de mes premières vidéos, j’ai ensuite imaginé la série sur le féminisme et ai mené ce projet à bien en collaboration avec Claire Sizorn. 
Pour autant, je n’ai pas abandonné l’écriture. En témoignent les deux ouvrages publiés en 2016 et en 2018 aux Éditions Delcourt et Marabout, qui en disent aussi long de ma biographie et de mon parcours. J’imagine que c’est certainement ce qui me lie à mon public. Si mon quotidien est tellement différent de ce que vivent les personnes neurotypiques, j’ai vite compris à travers mes échanges avec mes pair.es autistes, que, tous genres confondus, nombreux sont celles et ceux à s’y être retrouvé et à avoir entamé une démarche diagnostique.

La Différence invisible : une autobiographie en bande dessinée

 

La Différence invisible voit le jour la même année que ma thèse « Envisager l’autisme autrement : une approche psychosociale » qui me fait devenir docteure en psychologie sociale. Ce dernier travail est l’aboutissement de longues recherches.

Deux travaux dans lesquels je me suis plongée avec passion, presque aux antipodes l’un de l’autre.


La Différence invisible a surtout permis de décrire l’autisme sous une forme originale et légère à travers le prisme de certains aspects de ma vie. Cette BD concorde avec le vécu de beaucoup de personnes autistes avant leur diagnostic. Elle parle de mes difficultés à vivre avec cette différence inconnue, qui pour nombre d’autistes pose encore toujours question au travail, dans la vie de couple et les relations avec les autres en règle générale… Et puis de la transformation positive, après diagnostic, pour s’aménager une vie plus conforme à ses spécificités. Cet ouvrage a reçu un accueil très positif de la critique. Il a été traduit dans 7 langues, depuis. La version anglaise a été nommée au prix Eisner, dans la catégorie Best Reality-Based Work.

Dans la foulée, j’entame un projet de longue haleine où je mets à profit mon savoir universitaire et mon goût pour la recherche pour donner la parole à plusieurs personnes autistes.

 

Dans ta bulle !, le livre où les autistes ont la parole

Dans ta bulle ! sort aux éditions Marabout en avril 2018. J’y relate ma dernière année de thèse. C’est aussi un prétexte pour aller à la rencontre d’adultes autistes sans déficience intellectuelle afin d’en dresser les portraits. J’y mélange savoir chaud (savoir expérientiel) et savoir froid (savoir académique). Paradoxalement le ton est léger et familier, mais le propos est très engagé et politique ! Loin de moi les débats sur ce livre que certain.es trouvent encore controversé ou clivant. C’est un récit qui a avant toute chose vocation à faire avancer les droits des autistes et leur donner un support d’expression par l’intermédiaire des personnes que j’ai interviewées. Elles parlent de leur vécu au travers du spectre autistique, et une fois de plus, le lecteur autiste s’y reconnaît en de nombreux points. 

Des Interventions en Entreprise pour sensibiliser à l’autisme

En parallèle de tout ça, j’interviens régulièrement au sein des entreprises pour sensibiliser le monde du travail sur l’autisme. J’ai donc fait plusieurs conférences pour de grands groupes et d’autres structures officielles, avec des clients tels que Thalès, Hermès, Orange, Freudenberg, Cap Emploi ou la Fédération Hospitalière de France. 

Le programme propose une définition de l’autisme et du handicap de manière plus globale. Il présente l’autisme par rapport à ses forces et remet en question la perception négative qu’on lui attribue trop souvent par méconnaissance du sujet.  

J’explique comment accueillir la personne autiste en entreprise et quels aménagements mettre en place. Je propose des méthodes et des outils pour faciliter la communication ainsi que des conseils de savoir-être en présence d’une personne autiste. Cela permet d’aborder la question du handicap invisible au sens large. 

Je publie régulièrement les retours des employés ou personnes en charge des Ressources humaines sur ma page LinkedIn.

Aussi, j’ai le statut de Travailleur Indépendant Handicapé (ou TIH), ce qui signifie littéralement, qu’en intervenant auprès de votre entreprise, vous pouvez bénéficier d’une réduction sur votre contribution handicap. À l’issue de la conférence, je vous remets une attestation avec les montants à reporter dans votre Déclaration OETH pour en bénéficier. 

Pour plus d’informations, contactez-moi sur conferencesjuliedachez@gmail.com, en précisant l’objet « Conférence en entreprise ».

Une plateforme pédagogique : Julie’s Academy, le studio du savoir

J’ai conçu ma toute première formation à distance sur « l’autisme autrement » en 2021. Depuis, d'autres formations ont vu le jour, une chaque année : les femmes autistes, l'autisme et la transidentité, et enfin un guide vers l'emploi destiné aux personnes autistes.

Chacune de ces formations propose un pas de côté, une vision empouvoirante de l'autisme basée sur du contenu scientifique.

Il m'a fallu me former au tournage et montage de vidéos. Parce que bon, mes vidéos YouTube, en mode plan-séquence à contre-jour, j’avoue que ça n’est pas idéal… J’ai regardé des tonnes de tutos, je me suis entraînée sur iMovie, et après une chute de cheveux conséquente due à deux ou trois crises de nerfs, vos retours me confirment que je ne m’en suis pas trop mal sortie !  

Pour vous en faire une idée, vous pouvez visionner ma vidéo sur la communication, qui est en accès libre. 

Un nouveau sujet sous forme de podcast

Comme je suis curieuse de tout et que j'aime explorer de nouveaux sujets (surtout des sujets de niche !) j'ai lancé en 2024 mon podcast sur les thérapies psychédéliques que vous pouvez écouter ici. Après avoir soigné ma dépression grâce à la psilocybine, l'ingrédient actif des champignons magiques, j'ai eu envie de partager au plus grand nombre ce que j'avais appris sur ce sujet passionnant. Je m'entretiens dans ce podcast avec des chercheurs·euses et des usager·e·s.

Le tout dernier livre

A l'été 2024, j'ai été prise d'une frénésie d'écriture. Je me suis dit « Tiens, avec toute la matière que j’ai déjà accumulée pour faire mes formations en ligne, ça ferait déjà quelques chapitres d’un livre sur l’autisme à l’âge adulte ! » Sur le moment ça a été une pensée comme ça, qui m’a traversée, sans plus.
Et puis mon cerveau s’est emballé. «Ah mais oui, je pourrais parler aussi du burn-out autistique ! Ca serait trop bien de faire un chapitre sur la santé mentale. Je pourrais faire le lien avec la violence que subissent les autistes... »

Bref, dès le lendemain je me mettais au boulot et… le livre est sorti en octobre 2024. Merci l’hyperfocus ! Il est dispo ici.

Pourquoi ce livre ? Pour redéfinir l’autisme, rompre avec la vision déficitaire et aborder l’autisme dans une perspective sociale et politique.

Que trouverez-vous dans cet ouvrage ?
- Une critique des recherches sous-tendues par l'idée que les personnes autistes ont des déficits (ex : le fameux "déficit de théorie de l'esprit" qui est remis en question)
- La mise en lumière des travaux de chercheur·euses autistes comme Monique Botha et Damian Milton
- Une analyse de l'impact du monde social sur les vies des adultes autistes
-Des sujets clés comme le camouflage, la santé mentale, l’intersection entre l’autisme et le genre

Je me suis basée sur le contenu que j'avais créé pour les formations dans certains chapitres. Par exemple, le chapitre sur l'autisme et la transidentité est largement basé sur la formation du même nom. C'est une chance, finalement ce livre s'est écrit sur plusieurs années, et cela m'a évité d'être dans un "tunnel" trop intense pendant plusieurs mois.

Alliant rigueur scientifique et engagement militant, ce livre est un appel à embrasser la neurodiversité.

J'ai opté pour l'auto-édition, histoire d'avoir la main sur tout le processus de création. C'était important pour moi de ne pas avoir à édulcorer mon propos, et de choisir moi-même mon titre et ma couverture (car, au cas où vous ne le sauriez pas, en tant qu'autrice nous n'avons pas toujours le dernier mot sur le titre de l'ouvrage ou la couverture, ce sont souvent les maisons d'édition qui décident).

Merci à tous et toutes pour votre confiance et à bientôt pour de nouveaux projets !